Quai Est - Biennale Koltes

Violence et désir dans l’œuvre de Koltès et dans le théâtre contemporain

jeudi 23 oct. 2014 – 09h00 – Grenier du cloître des récollets

En présence d’universitaires français et étrangers, sous la conduite d’André Petitjean et Raymond Michel (Université de Lorraine).

Entrée libre.

Programme

Accueil à partir de 8h30

9h – 9h 15

Ouverture

Jacques Walter Directeur du CREM

Présentation

Raymond Michel, André PetitjeanUniversité de Lorraine (CREM)

9h15 -10h

La violence verbale  et les scènes de dispute dans l’œuvre de  Koltès 

André Petitjean

10h-10h45

La violence mise en discours

Samar HageUniversity of Kaslik (Liban)

10h45- 11h15

Pause

11h15- 12h

Le suicide dans l’oeuvre de B.-M. Koltès

Florence Bernard Université Aix-Marseille, CIELAM.

12h- 14h

Déjeuner

14h – 14h45

Koltès et la violence du rythme

Fred DalmassoUniversity of Worcester

14h45 – 15h 30

L’inCarnation de la violence et l’exPression du désir dans les figures structurantes de l’imaginaire de Quai ouest de B.-M. Koltès

Galyna DranenkoUniversité Nationale de Tchernivtsi (Ukraine)

15h 30 – 15h 45

Pause

15h 45 – 16h30

Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès ou Deux êtres sous un ciel sans étoiles…

Raymond Michel  – Université de Lorraine, CREM

16h 30 – 17h15

L’extermination des juifs dans le théâtre de Jean-Claude Grumberg. Les diverses figures du traumatisme

Jean-Paul Dufiet – Université de Trento

à l’issue de la journée, lectures théatralisées par la compagnie 448 / Rêves théatrals

Bernard-Marie Koltès : un théâtre du désir et de la violence

Dans son Petit Manuel d’Inesthétique (Seuil, 1998), Alain Badiou développe dix thèses sur le théâtre, dont la troisième nous intéresse plus particulièrement :

L’inextricable vie, c’est essentiellement deux choses : le désir qui circule entre les sexes, et les figures, exaltées ou mortifères, du pouvoir politique et social. C’est à partir de là qu’il y a eu, qu’il y a toujours, la tragédie et la comédie. La tragédie est le jeu du Grand Pouvoir et des impasses du désir. La comédie est le jeu des petits pouvoirs, des rôles de pouvoir, et de la circulation phallique du désir. Ce que pense la comédie en est l’épreuve familiale. Tout genre qui se prétend intermédiaire, traite de la famille comme si elle était un État (Strindberg, Ibsen, Pirandello…) ou l’État comme s’il était une famille ou un couple (Claudel…). Le théâtre pense, en fin de compte, dans l’espace ouvert entre la vie et la mort, le nœud du désir et de la politique. Il le pense sous forme d’événement, c’est-à-dire d’intrigue ou de catastrophe. (p. 114-115)

Cette journée sera l’occasion de voir dans quelle mesure le théâtre de Koltès « pense […] dans l’espace entre la vie et la mort », entre le désir et la violence.

Pour explorer cette piste, cette journée d’étude réunira une dizaine d’universitaires, français et étrangers, dont le champ de recherche porte précisément sur le théâtre de Koltès et/ou le théâtre contemporain. Ce sera pour eux l’occasion de faire une communication sur ce thème du désir et de la violence, dans une œuvre du dramaturge messin ou dans son œuvre, et de participer aux échanges que susciteront les divers exposés.

Ont été privilégiés plusieurs axes :

  • Linguistique : Y a-t-il un langage du désir dans le théâtre de Koltès ? quelles formes prend-il, tant aux niveaux lexical, syntaxique que rythmique ?
  • Traductologie : Comment traduire dans une autre langue le texte koltésien, manifestation d’un langage du désir et de la violence ?
  • Pragmatique : Quels sont les effets de désir et de violence du texte koltésien tant dans sa structure interne que dans sa réception ?
  • Littéraire : Quelle postérité dans le théâtre contemporain des thèmes-formes qui structurent le théâtre koltésien (le désir et la violence) ? Continuations et ruptures ? Échos et oublis ?Koltès est-il devenu un classique, c’est-à-dire un auteur de son temps et de tous les temps ?
  • Scénographique : Comment représenter la violence et le désir du théâtre de Koltès sur la scène ? Quelles mises en scène ? Quels moyens scénographique employés (décors, musique, corps des acteurs, etc.) ?
  • Psychanalytique : Quelle(s) interrogation(s) sur le désir et la violence le théâtre de Koltès adresse-t-il à la théorie psychanalytique ? Quels rapports entretient l’inconscient du texte koltésien avec l’inconscient de sujets (auteur, lecteur, metteur en scène, comédiens, public…) empêtrés dans des structures singulière, sociale et historique ?
  • Anthropologique : Quelles formes peuvent prendre l’inCarnation de la violence et l’exPression du désir dans les figures structurantes de l’imaginaire de Quai ouest de B.-M. Koltès ? Comment décrire les modalités et l’aptitude qu’ont les images symboliques qui tissent Quai ouest à produire une représentation imaginaire des liens qui nouent la violence et le désir.
  • Philosophique : Est-il productif de faire une lecture de La Solitude des champs de coton à partir des thématiques du désir et de la violence, en considérant, après Lacan, que « le désir est désir de désir », puisque « le désir est la métonymie du manque à être » ? Pour répondre à cette question, seront convoqués – en les confrontant au texte théâtral choisi et aux réflexions de Spinoza sur les affects et le conatus – les concepts forgés par René Girard et en particulier celui de désir mimétique, lieu de rencontre antagonique du désir imitateur et du désir imité.

L’ensemble de ces communications, après relecture et avis positif d’un comité d’experts, sera publié.

Suivant Poster

Précédent Poster

© 2024 Quai Est – Biennale Koltes

Thème par ISL